
Jenny Ouellette
Recrutement et management
Oui, la pandémie a modifié notre perception envers nos gestionnaires. Ce qu’on considérait jusqu’ici comme un bon boss a décidément changé. Fini les critères de vision ou de bonheur en entreprise. En 2021, la sécurité s’est hissée au sommet de la liste. Chose certaine, les patrons doivent amorcer ce virage sous peine de ne pas s’adapter au marché et aux attentes.
Depuis 2017, le sondage annuel Qu’est-ce qu’on bon boss selon vous? de BonBoss met au jour les qualités des gestionnaires. En décembre 2020, les résultats des 770 répondants pointaient vers une nouvelle direction.
Selon les résultats 2020, un bon boss:
- Est un bon communicateur (écoute et communique).
- Est respectueux.
- Soutient son équipe.
Dans les éditions précédentes du sondage, partager sa vision était perçu comme prioritaire chez un bon boss. Maintenant, il ne figure même plus au top 5. Pourquoi? Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer. Quand tout change, il est important de savoir où aller. Toutefois, il importe de se centrer sur l’instant présent, tout en gardant en tête la destination. Depuis le début de la pandémie, nous avons perdu nos repères et une forme de stabilité. Maintenant, nous revenons à la base pour se reconstruire. Il faut donc se sentir en sécurité puis, un jour, heureux à nouveau. Comment? Selon moi, en commençant par bâtir des milieux de travail sains, justes, respectueux où la valeur de chacun est reconnue.
Le mot d’ordre? Soyons désormais bons.
Un bon boss, c’est quoi?
Après trois années à sonder des employés et des chercheurs d’emploi en quête d’un bon employeur, je peux vous affirmer ceci: un bon boss est marquant. Il peut faire la différence dans une carrière. A contrario, un mauvais gestionnaire peut nuire à la progression ainsi qu’au bien-être.
Être un bon boss, c’est complexe et si simple à la fois. Il s’agit d’être vous-même, et ce, dans un rôle qui vous demande constamment des ajustements. Pour y parvenir, il faut savoir prendre les bonnes décisions.
Agir concrètement
Être un bon boss, c’est d’abord décider d’agir. Exit les bureaucrates qui réfléchissent sans aller sur le terrain ni mettre la main à la pâte, un bon boss travaille et reste connecté à la réalité. Il n’imagine pas des scénarios sans être en relation avec ses employés. Il sait faire avancer les choses et les ralentir au bon moment. Il navigue le bateau avec son équipage. Il ne le fait pas couler.

Finis les boss bourreaux qui gèrent par la peur et surmènent leurs «ressources humaines». Ils n’ont plus leur place dans le monde du travail qui se dessine devant nous. Aujourd’hui, c’est la bienveillance qui gagne.
Aller vers l’avant
Un bon boss sait mener une entreprise vers la prospérité, et ce, peu importe les enjeux du marché. Il crée un mouvement qui génère de la valeur et non de la perte. Il use de stratégies, connaît son industrie et n’hésite pas à interpeller son équipe afin qu’elle cible des solutions aux défis rencontrés. Son rôle est de définir avec clarté les défis et la destination, puis laisser les experts faire ce en quoi ils sont bons. Voilà une des raisons qui expliquent que ce sont majoritairement de bons boss qui sont à la tête d’entreprises prospères et d’équipes engagées.

À mes yeux, un bon boss travaille aussi pour le bien de l’entreprise et de ses employés. L’un ne va pas sans l’autre. Il le sait. Alors, il met en place des mécanismes et outils qui favorisent l’épanouissement des membres de son équipe. Que ce soit de la formation, du mentorat, un système de rétroaction, de la prévention contre le harcèlement, des moments de repos, etc. Le bonheur au travail, quant à lui, viendra. Mais il n’en fait pas son cheval de bataille. Faire des promesses intangibles n’est pas sa signature.
Concret, clair et utile. Voilà trois mots qu’il sait appliquer avec agilité.
Pour y parvenir, il développe ses compétences en gestion. Par exemple, il regardera avec attention l’efficience du système, la technologie et les opérations qui permettent de réaliser le travail. Puis, il orientera son équipe, la développera et s’assurera qu’elle soit autonome dans ce même système.