Merci, Docteure

Florence Thouin

15 février 2019

4 minutes

J’avais dix ans, lorsque le diagnostic est tombé. Le diabète de type 1 s’était doucement immiscé dans ma vie, sans crier gare, quelques mois avant mon hospitalisation. Le visage creux, un poids plume et un taux de sucre frôlant la catastrophe, j’entendais parler pour la première fois de cette pathologie en cette journée du 27 juin de l’année 2006. Aujourd’hui, ça fait 12 ans que je la côtoie quotidiennement, une injection d’insuline à la fois. Et si j’arrive à passer à travers chaque année la tête haute, c’est en grande partie grâce à Dre Céline Huot, pédiatre endocrinologue au CHU Sainte-Justine.

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La première fois que je l’ai rencontré, j’en suis restée bouche bée: elle était comme une tornade quand tout semblait tourner au ralenti. Avec ses petites boucles et ses lunettes qui lui tombaient sur le bout du nez, elle est entrée dans la chambre d’hôpital tel un vent de fraîcheur, alors que tous avaient la mine basse. Je ne suis pas certaine qu’à ce moment précis, j’avais réussi à assimiler toutes les informations transmises. Mais une chose était certaine: je venais de me trouver une nouvelle alliée.

Le processus d’acceptation a été long, mais Dre. Huot a su trouver les mots à chaque étape pour me ramener vers le bon chemin. Avec elle, il n’est pas question de s’apitoyer sur son sort. Elle avait le don pour transformer les petits drames en leçons. 

 Elle m’a fait comprendre que la vie serait beaucoup plus simple si j’apprenais à vivre avec ma condition et non à me battre contre elle chaque jour. J’ai donc commencé à célébrer les petites victoires, plutôt qu’à m’attarder sur les défaites. 

Elle m’a fait comprendre que je n’étais pas seule. Lors d’un des premiers rendez-vous qui ont suivi l’hospitalisation, elle a glissé un dépliant à mes parents : Camp Carowanis, camp de vacances pour les jeunes diabétiques. Je vous laisse deviner où je me suis retrouvée, l’été suivant… Propulsée loin de chez moi, à mille lieues de ma zone de confort, j’étais déstabilisée par cette nouvelle relation que j’avais développée avec mon diabète, moi qui avais toujours préféré le cacher. À la surprise de tous, j’y suis retournée pendant huit autres années au cours desquelles j’ai tissé des liens pour la vie, en plus d’aider les plus jeunes à accepter leur condition.

L’été de mes quinze ans, Dre. Huot a soumis mon nom pour participer à un échange entre la Suisse et le Québec. J’ai sauté à pieds joints dans l’aventure pour découvrir la réalité des diabétiques ailleurs dans le monde. Ces expériences enrichissantes ont forgé la jeune femme épanouie et confiante que je suis.

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Chercheuse qui s’intéresse à la prévention et au traitement du diabète chez l’enfant et l’adolescent, Dre Huot est toujours restée à l’affût des dernières avancées. De son ton encourageant, elle me parlait souvent des nouvelles technologies… Comme si le remède était sur le point d’être dévoilé! Elle a eu la patience de répondre aux incessantes inquiétudes de mes parents. Dès que l’atmosphère devenait lourde, elle la désamorçait avec son sens de l’humour. Dans les moments d’incertitudes, son écoute et son empathie sont sûrement ce qui m’a donné le courage d’avancer.

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Si j’écris au passé, c’est que depuis mes 18 ans, j’ai quitté le CHU Sainte-Justine pour aller vers le monde des adultes. Depuis ce temps, je n’ai jamais revu cette docteure que j’ai tant appréciée. Mais je suis certaine qu’encore aujourd’hui, elle sait inspirer d’autres jeunes à vivre une vie meilleure, même avec le diabète. Que ce soit dans son laboratoire ou à son bureau, elle fait des petits miracles pour aider les enfants malades. Cette femme de science a mon entière admiration et je sais qu’avec son dévouement, elle entraînera d’autres jeunes femmes, diabétiques peut-être, à suivre ses pas.

 

Merci, Dre Huot, de m’avoir donné cette confiance en la vie!

À propos de l'auteur(e)

Florence Thouin

À propos de Florence Thouin

Gestionnaire de communauté

Florence Thouin est bachelière en communications (stratégies de production culturelle et médiatique) à l’Université du Québec à Montréal. Son intérêt pour l’univers des réseaux sociaux découle d’abord de son amour pour les gens et de sa facilité à communiquer. Son souci à vouloir comprendre les autres et son altruisme l’a mené à être toujours en contact avec la communauté qui s’active autour d’elle.