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Rédactrice, analyste, critique, Isabelle Naessens est une femme réfléchie, engagée et versatile qui a œuvré en relations internationales avant de se tourner vers la communication. Stratège relationnelle créative, elle se joint à l’équipe de Henkel Média en tant que rédactrice principale et créatrice de contenus.

ISABELLE NEASSENS

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Le créateur de jeux Ubisoft est le premier à s’être implanté à Montréal il y a plus de vingt ans, suivi d’autres grands noms venus de l’étranger : Eidos, Ludia, Gameloft et Amazon Games, pour ne nommer que ceux-ci. Des centaines de studios indépendants ont alors fleuri dans la ville et dans la Capitale-Nationale. Plus du tiers des studios du pays, près de 250 à ce jour, ont pignon sur rue au Québec. Cette effervescence stimule l’innovation technologique et contribue à une richesse économique et créative impressionnante. Le jeu vidéo est-il vraiment une bête noire ?



Le jeu vidéo, témoin du clash des générations


« Ça fait maintenant quelques années que j’ai envie d’être entrepreneur. Ce qui m’a poussé à partir Le Gamer Mentor, c’est la motivation de donner aux jeunes la possibilité de se développer à travers leur passion du jeu vidéo. C’est  quelque chose que j’aurais aimé avoir quand j’avais leur âge », confie Mathieu. Avant de fonder son entreprise, il s’est cherché : le football, le kayak, les sciences politiques, le droit, l’ administration… Puis, il s’est finalement lancé dans ce qui l’allumait vraiment.

Il avait longtemps hésité puisque les gens ne saisissent pas sa passion pour le jeu vidéo :  « Tu perds ton temps, ça sert à rien, me répétait ma mère. Vas jouer dehors ! Mais quand tu dis ça à ton jeune, ça nuit à son développement personnel parce qu’il ne se sent pas valorisé dans ce qu’il aime. »

Un défi à comprendre pour tout parent baby-boomer ou de la génération X, à qui l’on a inculqué l’importance de l’école et de travailler fort pour obtenir un poste enviable et une sécurité matérielle. Ces adultes sont ceux qui ont connu les walkmans et les balbutiements de la programmation informatique. Pour eux, le jeu vidéo rime avec le désœuvrement ultime du coach potatoe.

Mathieu, lui, fait partie des Milléniaux. Il a grandi avec les ordinateurs et les jeux vidéo. Ses clients sont soit comme lui, soit de jeunes Z, natifs de l’ère numérique (digital natives), « zappeurs » de réseaux sociaux et de smartphones. Ces jeunes ne connaissent pas l’attente; tout est rapide, au bout de leurs doigts. Leur communication est instantanée, à la vitesse de Snapchat. La vie sociale se construit sur les écrans. « Il faut apprendre à parler leur langage et à leur servir des données qui leur sont utiles, soutient Mathieu. Si tu vas faire un 30 minute de vélo avant de jouer, tu seras plus performant ».


Le e-sport comme moteur de réussite


Discipline, gestion des émotions, travail en équipe, équilibre, leadership, résolution de problème, santé physique et mentale… pleins de conseils que Mathieu et sa douzaine de coachs donnent aux jeunes, en mode participatif, et qui servent autant pour le jeu vidéo que dans la vie. Car, il y a une place dans la pratique pour le développement des qualités de caractère, des compétences et des habiletés cognitives, sociales, et émotionnelles.


« Devenir meilleur dans un jeu, ça prend de la discipline. Il faut que tu en fasses un peu chaque jour. Jouer huit heures d’affilée, ce n’est pas bon, parce que ça va te brûler mentalement. Il faut apprendre à bien séquencer tes pratiques. Et même quand c’est difficile, que tu ressens de la colère ou de la frustration, ne lance pas ta manette ! Fais une pause, éteins l’ordinateur, souffles, vas faire autre chose et reviens quand tu seras dans un bon état d’esprit. C’est la même chose avec les irritants dans la vie. Bien manger aussi c’est important pour être performant et équilibré ».

Pour rester dans le programme du Gamer Mentor, il faut avoir une moyenne de 70 % à l’école, un peu comme dans n’importe quel autre programme Sports-études. « Ça apprend à performer. Ça donne de la motivation à l’école. Je considère que le jeu vidéo peut être un aussi bon moteur de réussite que le sport si on l’encadre bien ». Comme dans une ligue de soccer, il y a des pratiques de jeux vidéo, des entraîneurs, des coéquipiers et des tournois. Les coachs, des experts de chaque jeu, sont certifiés par la Fédération québécoise de sports électroniques. Ils présentent des stratégies et expliquent les jeux. À tout cet univers déjà bien connu, le jeune entrepreneur propose une heure d’atelier sur les saines habitudes de vie après l’école, le mercredi.

Mathieu partage alors ses connaissances avec les jeunes et écoute ce qu’ils ont à dire : « On se rejoint sur la plateforme numérique Discorde. Chaque jeune parle de ses objectifs de la semaine et de ce qu’il a fait pour atteindre les précédents. On entame  des discussions ; on leur pose des questions ; on se met ensemble en mode solution.



C’est une place où les jeunes peuvent s’exprimer. D’ailleurs, ils prennent tous la parole, ça fait partie du deal. » Au début du programme, il y a une rencontre avec les formateurs, le jeune et sa famille. « Il faut que le jeune ait envie d’entrer dans le processus ». Il y a aussi des suivis avec les parents aux quatre semaines afin qu’ils puissent suivre l’amélioration à la maison, mieux comprendre et ajuster les dynamiques : « On devient une ressource pour la famille dans la gestion du quotidien. »


Confiance et développement personnel


« Le jeu vidéo, c’est notre lien commun, affirme Mathieu. C’est ce qui nous fait tripper ensemble, c’est ce qui nous relie. Ça crée une proximité, on établit des liens de confiance. Ma porte est toujours ouverte. D’ailleurs, quand je recrute mes coachs, c’est essentiel pour moi que leurs côtés humain et pédagogue soient forts. Ils doivent surtout être à l’écoute des besoins du jeune. Souvent il va te dire ce dont il a besoin, il faut simplement savoir tendre l’oreille. Les introspections qu’ils sont capables de faire avec le temps sont incroyables. Ils sont moins renfermés et sont capables d’être honnêtes envers eux-mêmes. Plusieurs adultes ne sont pas capables de faire ça ! »

Pour Mathieu, les questions de dépendance avec les jeux vidéo sont liées aux environnements toxiques qu’ils tentent de fuir en s’y réfugiant, et non l’inverse. Ça ne sert à rien de diaboliser les écrans. Plutôt que de bannir la technologie numérique, il faut éduquer à une meilleure utilisation et rester humain. « On devient des grands frères, des confidents. On inspire. Des fois, on parle d’amourettes, d’anxiété scolaire ou de la peur d’essayer et de se tromper. L’année passée, il y a un jeune qui m’a confié que je lui avais redonné le goût de vivre.  ».


L’objectif ultime de Mathieu ? Faire des jeunes de meilleures personnes grâce au jeu vidéo et les aider à atteindre leur plein potentiel. Quoiqu’on en dise, le jeu vidéo peut faire naître des vocations et il semble bien loin de n’être qu’un simple divertissement.

Le Gamer Mentor | Mieux gamer pour mieux être

2021-11-16

ISABELLE NEASSENS

7 minutes

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Depuis dix ans, l’industrie vidéoludique augmente de 7% en moyenne chaque année. C’est l’un des secteurs les plus dynamiques de notre économie. Et le Québec peut être fier de faire des jaloux : il est l’un des trois grands joueurs mondiaux, aux côtés du Japon et de la Californie. Le jeu vidéo a fait de nombreux adeptes ; pourtant, il est encore pointé du doigt. Mathieu Arcand, un jeune entrepreneur, a donc décidé de fonder Le Gamer Mentor pour promouvoir le jeu vidéo comme un e-sport sain et formateur.

À PROPOS DE L’AUTEUR(E)

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