Affaires et famille
Que font les parents chefs d’entreprise pendant la relâche scolaire? Ils s’organisent! Entre heures de travail et activités spéciales, ils optimisent leur conciliation affaires et famille. Pour faire suite au Code DH sur le sujet qui a fait beaucoup réagir, voici des témoignages de papas et de mamans entrepreneurs.

«Grâce notamment au soutien de mes amis et des mes proches, je me suis toujours organisée avec ma fille que j’élève seule, son papa vivant dans un autre pays. Pour la relâche, elle ira un peu en camp de jour, puis chez une amie en congé qui a des enfants du même âge. Yasmina m’accompagnera aussi au bureau, comme elle le fait souvent depuis qu’elle est bébé. Elle s’occupe avec ses livres, l’ordinateur ou ses crayons à colorier, mais elle aide aussi de plus en plus. Je ne la vois pratiquement pas de la journée! Elle connaît ses repères, fait du classement ou aide les gens à l’emballage. Ces visites lui permettent de comprendre ce qu’est le travail, la dynamique de la vie d’entrepreneures, notamment à travers sa maman ou sa Mamie. C’est une école de vie où elle apprend des choses qu’on n’enseigne pas ailleurs.» – Linda Mahieddine, vice-présidente des entreprises Danièle Henkel Inc., cofondatrice de Danièle Henkel à emporter et maman de Yasmina (9 ans)
«Comme mes enfants sont à l’école française, ils ont deux semaines de relâche. J’ai déjà pris trois jours avec eux pour faire du ski et aller au musée et je vais en prendre un autre cette semaine. Ma femme a pris quelques jours aussi et le reste du temps, ils participent à des camps. L’entrepreneuriat me permet d’avoir des horaires plus souples et de m’organiser comme je veux. Je demeure quand même joignable et je prends mes courriels pendant la journée. Il n’en reste pas moins que pour moi c’est “une journée blanche”. Si j’arrive à faire quelque chose pour le travail, c’est bien, mais je ne me fixe pas d’objectifs, sinon, ça gâche le moment. Je vis bien avec cet équilibre entre le travail et ma vie familiale. C’est important pour moi d’être là pour mes enfants. Plus ils vont grandir et plus ils vont vouloir du temps pour eux. J’ai plus à coeur d’être disponible quand ils en ont besoin que de me forcer à être là quand ce n’est pas nécessaire.» – Philippe Marty, chef de produit et associé chez ReelyActive et papa de Louis (11 ans), Paul (9 ans), Jeanne (5 ans) et Clémence (2 ans)


« Comme j’offre mes services de restauration dans les écoles primaires, la Semaine de relâche correspond à une période creuse pour mon entreprise. J’en profite pour faire de la planification et de l’organisation et rester avec ma grande fille à la maison. On fait des activités (glissade, théâtre, BAnQ), mais c’est aussi un moment où je m’oblige à prendre une pause et à me reposer.
Quand j’ai créé l’entreprise, je me suis dit que ça allait me permettre de passer plus de temps avec mes enfants. Mais je me suis très vite rendu compte que c’était une erreur. Il y a tant à faire! Je peux certes aller chercher mes enfants plus tôt, mais j’ai parfois hâte qu’ils se couchent pour me remettre vite au travail!» – Aurore Robert-Mavounia, propriétaire de Miss Mav et maman de Malaïka (7 ans) et de Aydann (2 ans)
«J’ai choisi de travailler à mon compte d’abord et avant tout pour faciliter la conciliation travail-famille. L’enfance passe si vite, je veux être là pour mes filles. Comme je ne peux pas prendre la relâche avec elles, j’essaie de m’organiser avec leur père et je fais des meetings par téléphone ou Skype alors qu’elles s’amusent dans leur salle de jeu. J’avise mes clients – que j’ai spécifiquement choisi pour leur grande compréhension de ma réalité de travailleuse autonome et de mère monoparentale. Ma fille a un trouble d’anxiété généralisé, alors je ne peux pas la faire garder par une gardienne occasionnelle. Je me réserve une à deux journées pour être entièrement avec elles et faire des activités (atelier de fabrication de cupcakes, parc aquatique intérieur, jeux extérieurs) qui me font le plus grand bien à moi aussi!» – Cynthia Côté, consultante en communications marketing à Cynthia Côté Communications, maman de Juliette (9 ans) et Rose-Aline (6 ans)


«Je ne peux pas prendre de congé pendant la relâche pour une question de charge de travail et de revenus. Nous travaillons à augmenter notre profitabilité pour éventuellement être capables de fermer plusieurs semaines par année sans en ressentir les contrecoups financiers. Mon grand ira donc en camp, il passera une journée spéciale avec sa maman et quittera pour une fin de semaine à Toronto chez une amie. Ça lui plaît énormément de s’éloigner temporairement de nous. Il le voit comme un privilège de grand. Il s’agit d’une première Semaine de relâche que nous vivons et peut-être déciderons-nous de prendre ce temps en famille dans le futur.» – Simon Gauthier Boudreau, copropriétaire et chargé de projet du studio de design web Tom&Tom et papa de Félix (6 ans) et de Milo (10 mois).
«La beauté de l’entrepreneuriat dans mon cas est de ne pas avoir de routine, d’être libre et maître de mon horaire et de laisser place à la spontanéité. Pendant la relâche, on sort dehors s’il fait beau, on en profite pour faire activité et je retravaille le soir lorsque les cocos sont couchés! Mes enfants aiment participer dans l’entreprise. “On fait des produits qui donnent de l’amour à la Terre”, dit mon Théo de 6 ans. Chez Planette, pas de hiérarchie ni sous-tâche… Pour répondre à un contrat, la personne qui met les bouchons sur les bouteilles est aussi importante que celle qui signe le contrat! Les enfants sont donc très fiers de faire leur part, même dans de petites tâches! J’aime ma vie de maman entrepreneure car je peux être à la bonne place on bon moment!» – Myriam Tellier, copropriétaire de Planette et maman de Mathias (8 ans), Théo (6 ans) et Rose (3 ans).
