Entreprendre sur le tard
Il y a de ces entrepreneurs qui font le saut sur le tard alors qu’ils approchent l’âge où d’autres songent à leur préretraite. Il y en a d’autres qui lancent leur projet d’affaires après une, voire deux précédentes carrières. Pour eux, il n’est jamais trop tard pour donner vie à leurs projets, même les plus fous.
À la suite de la diffusion de la vidéo du Code DH « Il n’est jamais trop tard », les réactions ont été vives et nombreuses. Morceaux choisis et propos recueillis.

«Pendant plus de 20 ans, j’ai oeuvré comme gestionnaire dans différentes industries à faire des transformations de modèles d’affaires. J’ai toujours eu des centaines d’idées d’entreprises depuis mon jeune âge. Pour moi, ça s’est passé à 40 ans avec JUST BITE, qui se spécialise dans la création et la livraison de collations santé et nutritives. Une chose est certaine: jamais je n’aurais pu me lancer et survivre à ma première année en affaires sans mon réseau ou mon bagage d’expérience. C’est grâce à celui-ci que je suis arrivée à naviguer plus efficacement à travers toutes les étapes. Quand on se lance en affaires plus tard, on se connaît mieux, mais c’est aussi très confrontant, car on se met en danger et on sort de notre zone de confort. J’apprends à me redécouvrir à travers l’entrepreneuriat. Aujourd’hui, je me lève chaque matin avec l’objectif de faire le bien dans la vie des gens.» – Mélanie Grenier, présidente des Collations JUST BITE
«J’ai travaillé en cinéma et en télévision pendant un bon 10 ans avant de lancer mon entreprise. Comme beaucoup de mamans, je l’ai fait après avoir eu mes enfants pour passer plus de temps avec eux. J’avais 34 ans. Une année de plus et je n’aurais pas eu droit à une multitude de subventions. On est donc considéré comme «jeune entrepreneur» jusqu’à 35 ans. Or, je ne pense pas que l’âge devrait être un frein à la réalisation de ses rêves. Aujourd’hui, le marché, le commerce, les modèles d’affaires, les habitudes du consommateur changent continuellement. Se lancer en affaires n’est pas un long fleuve tranquille. Il faut s’adapter tout le temps. Je me suis entourée de gens compétents et j’ai appris graduellement. Comme j’ai parfois mis le frein à la croissance, mon entreprise a connu une progression lente, mais ça m’a plu comme façon de faire. Ça va faire 11 ans et aujourd’hui, je suis dans mon élément. Mon entreprise à échelle humaine est cohérente avec mes valeurs.» – Alexandra Pagé, présidente fondatrice de Glup bébé inc.

«J’ai immigré ici de la France dans les années 90 et j’ai travaillé durant de nombreuses années en relations de presse. À 40 ans, j’ai voulu faire autre chose et j’ai suivi une formation en ébénisterie. Je suis devenu artisan et à 48 ans, j’ai créé l’entreprise AMIK Ébénisterie. Puis, à 50 ans, dans mon atelier, j’ai créé avec deux partenaires Picolo Vélo, une entreprise de fabrication de vélos en bois. À l’heure actuelle, quand j’y repense, c’est probablement ce que j’aurais dû faire à 20 ans, parce que c’est vraiment ce qui me passionne. Mes journées se suivent et ne se ressemblent pas. On ne s’ennuie jamais comme entrepreneur! Je reconnais cependant que c’est mon parcours qui m’a mené à me rendre là où je suis. J’ai certainement plus de maturité et une plus grande conscience en mes capacités, même s’il y a toujours des choses à apprendre.» – Loïc Dehoux, coassocié et cofondateur, Picolo Vélo

«J’ai toujours eu cette curiosité envers l’entrepreneuriat que m’inspirait notamment mon frère qui a connu le succès avec son entreprise. Cependant, étant dans une certaine zone de confort avec des emplois de haut niveau, le ‘’timing’’ n’était jamais idéal, sans compter que j’étais un peu insécure financièrement. Jusqu’au moment où la vie m’a secoué au début de la cinquantaine, après une mise à pied d’un emploi comme directeur général après plus de 14 ans avec le même employeur. J’ai occupé d’autres postes par la suite ou j’avais de la difficulté à m’accomplir. J’ai commencé en affaires il y a 3 ans à 56 ans et je n’ai jamais regardé en arrière. L’âge n’a vraiment rien à voir avec l’accomplissement de soi. Je suis très fier d’être sorti des sentiers battus et de pouvoir aujourd’hui partager mon expérience au sein de notre un cabinet de consultation et de prospection de talents.» – François Lachaîne, président et partenaire, BLV Besner Lachaine Valiquette Inc.
«À 52 ans, j’ai fait l’achat de l’entreprise dans laquelle je travaillais depuis sept ans. L’occasion s’est présentée et j’ai dit oui sans trop y penser. Je trouvais que c’était une belle occasion de me développer et me dépasser! Je croyais pouvoir faire une différence avec la compagnie, notamment en sauvant des emplois. J’ai toujours admiré les gens en affaires, les « go getters » qui ont beaucoup de courage, d’initiative et d’énergie. Aujourd’hui je me sens comme eux (un peu!) et je veux réussir! J’aime le défi même s’il me fait peur…» – Nathalie Gauthier, Associée principale, ventes & marketing, VSM Marketing
