
Mélissa Proulx est une journaliste, chroniqueuse et rédactrice. Elle se consacre avec passion et créativité à l’élaboration de contenus journalistiques riches et variés depuis 2002.
Bachelière en lettres françaises de l’Université d’Ottawa et diplômée en journalisme, Mélissa Proulx avait 21 ans lorsqu’on lui a confié les rênes de l’hebdomadaire culturel Voir Gatineau-Ottawa, une édition régionale qu’elle a dirigé pendant huit ans. Sa route l’a ensuite ramenée vers sa région où elle a été chef de la section Art de vivre du Voir Montréal puis comme rédactrice en chef adjointe du magazine Enfants Québec.
MÉLISSA PROULX
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MYRIAM TELLIER, ENTREPRENEURE #COURAGE
Il existe plusieurs tournants dans la vie des gens d’affaires. Pour Myriam Tellier, cofondatrice de Planette produits écologiques, la route cahoteuse de l’entrepreneuriat n’aurait pas été la même sans les dernières volontés de sa tante, sans le partenariat avec sa mère et sans une discussion franche avec une femme d’affaires qui l’inspire…
Ergothérapeute de formation, enseignante et chercheuse à l’Université de Montréal où elle complète un doctorat, Myriam Tellier était promise à une belle carrière universitaire. Ses projets de vie ont toutefois été chamboulés lorsqu’elle a été appelée à accompagner sa tante atteinte d’un cancer en phase terminale jusqu’à la veille de sa mort. «J’ai eu plusieurs discussions profondes avec elle sur le sens de la vie. Ma tante aura travaillé fort pendant des années pour finalement partir sans réaliser ses nombreux projets de retraite.»
Après sa mort, Myriam a remis en question la personne qu’elle était. «J’ai voulu utiliser mes forces pour bâtir quelque chose qui me ressemblait davantage.»
Pour donner du sens à la mort de sa tante, elle décide de changer ses habitudes de vie, notamment en ce qui a trait aux produits ménagers. «J’ai suivi des cours pour fabriquer mes produits 100% naturels après qu’une étudiante française m’ait fait découvrir le savon de Marseille!» Ses recettes sans produits chimiques font fureur auprès de ses amis, de ses tantes et de ses cousines. Avec sa mère Ginette Éthier, elle fonde l’entreprise Planette produits écologiques. «En deux ans, on a ouvert 55 points de vente, on s’est bâti une communauté qui nous suit et la boutique en ligne ne dérougit toujours pas», se réjouit la mère de trois enfants.
L’argent, ce mal-aimé
Malgré son succès, Myriam Tellier qui cumule 14 ans de pratique comme ergothérapeute n’arrive toujours pas à se défaire du syndrome de l’imposteur. À la recherche de repères et de conseils – «l’accès à l’information est un véritable défi comme jeune entrepreneure!» – elle dresse la liste des personnes qui l’inspirent et qu’elle aimerait rencontrer. Danièle Henkel fait partie de la liste.
Une rencontre est organisée entre les deux femmes. «Dès le départ, je lui ai dit: je ne veux pas d’argent. Il y a des banques qui m’en offrent. Ce que je veux c’est un regard extérieur sur mon projet. En quelques minutes à peine, elle a su me pister sur ma relation trouble avec l’argent.»
Depuis qu’elle s’est lancée en affaires, Myriam Tellier répète à qui veut l’entendre qu’elle n’est pas une «vendeuse» et que son but n’est pas de faire de l’argent. «Depuis cet échange, j’ai beaucoup cheminé. J’ai compris que l’argent pouvait être sain en me permettant de grandir et d’évoluer dans mon entreprise. Je pensais que l’argent était contre mes valeurs, alors qu’en réalité, il peut être cohérent avec celles-ci. Il peut être utilisé intelligemment pour amener mes projets écoresponsables plus loin et pour redonner aux autres, notamment.»
Depuis, l’entrepreneure est beaucoup plus proche de ses chiffres. «J’ai appris à ne plus avoir peur d’en faire pour aller là où je veux aller…»
La croissance
Croître ne veut pas dire perdre de vue sa mission et ses valeurs. «Fabriquer nos produits en usine serait plus payant, mais je ne suis pas prête à mettre une croix sur mon projet de participation sociale des personnes en situation de handicap. J’aime les gens différents et il y a beaucoup d’entreprises qui font affaire avec moi parce que je les inspire, alors je gagne à un autre niveau.»
Forte de cette trajectoire, l’entrepreneure est prête à prendre d’assaut l’année 2019 qui en sera une de croissance. «J’ai décidé de délaisser l’enseignement et de me consacrer entièrement à Planette. Ce ne sera pas facile, car je ne suis toujours pas en mesure de me verser un salaire et ce sera le cas pour encore plusieurs mois, avec l’embauche de nouveaux employés, un déménagement… Mais c’est un projet familial et tout le monde est prêt à mettre la main à la pâte pour réussir cette prochaine étape!»
#COURAGE
Le courage a été identifié par Marie-Josée Gagnon, présidente de Casacom, comme l’une des tendances en leadership pour 2019-2020. Pour nous, Myriam Tellier incarne parfaitement l’entrepreneure courageuse qui agit en cohérence et transparence avec ses valeurs.
Faire la paix avec l’argent
2019-01-23
MÉLISSA PROULX
4 minutes

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