EE 2021: discussions autour des enjeux de relance

Henkel média

21 mars 2021

7 minutes

Expo Entrepreneurs 2021, un rassemblement dédié aux entrepreneurs du Québec a eu lieu virtuellement  du 15 au 19 mars. Tables rondes, cliniques experts-conseils et conférences… on y parlé de tout, de l’innovation technologique au repreneuriat en passant par l’économie sociale. Voici quatre panels auxquels nous nous sommes attardés.

Démarrer l’aventure entrepreneuriale à l’international

S’implanter ou s’exporter? Distribuer avec un ou plusieurs partenaires? Les experts s’entendent : le prérequis est d’avoir une certaine assise dans le marché local d’abord. Antoine Cauchon insiste de s’autoévaluer avant d’ouvrir ses ailes: connaître ses capacités, ses forces et ses faiblesses. Il faut ensuite être structuré, et surtout, bien accompagné.

Il existe un large éventail de partenaires avec lesquels s’entourer: les institutions financières, le réseau des organismes régionaux de promotion des exportations (ORPEX), Exportation et Développement Canada (EDC), la Banque de Développement du Canada, Investissement Québec. Sans oublier les représentants commerciaux dans les ambassades et délégations du Québec à l’étranger qui peuvent activer leurs réseaux locaux et vous aider à passer au travers des mille-feuilles administratifs.

L’animateur rappelle par expérience que pour chaque marché, il s’agit de trouver le juste fit pour ses produits. Les approches sont différentes selon la géographie: il faut une sensibilité particulière par rapport aux us et coutumes, connaitre les réglementations, les différents marchés et ajuster ses stratégies. Laurent Surrusca conclut que la mission commerciale vient à la suite de toutes ces étapes pour explorer le marché et valider sa proposition.

Table ronde
L’international : les pièges à éviter – 15 mars 2021
Animation: Julien Tougeron (Business France)
Panélistes: Antoine Cauchon (Missions commerciales de l’Université Laval)
Julian Lucchesi (Centech)
Laurent Surrusca (Accompagnement international, Desjardins)

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Économie verte: des opportunités pour les entreprises

Saviez-vous que les Orcades, un archipel au large de l’Écosse, étaient 100% autonomes énergiquement? Patrick Goulet est optimiste, il voit un boom dans les installations autonomes. Le Québec a un potentiel fort : il est le seul au monde à produire de l’électricité renouvelable. Anne-Josée Laquerre, du think tank Québec net positif, souhaite positionner le Québec comme accélérateur de l’économie sobre en carbone et affermir notre leadership dans ce domaine.
Selon tous les intervenants, la reprise économique sera étroitement liée aux questions environnementales. Nicolas Gagnon du Conseil québécois en développement durable parle de la tendance lourde en approvisionnement responsable et Mme Laquerre assure que “l’économie linéaire que l’on connaît se dirige vers l’éco-circularité et la réutilisation des matières”.

Le Plan pour une économie verte (PEV 2030) lancé par le gouvernement du Québec en novembre 2020 est l’occasion pour les entreprises d’effectuer le virage vers une économie durable et résiliente. Renaud Gignac souligne que les entreprises devront inscrire des scénarios d’impact dans leurs stratégies. Il parle aussi des capitaux qui seront disponibles pour développer de nouvelles technologies, de nouveaux projets et de nouveaux marchés à saisir (voir le Fonds Écoleader notamment).

L’électrification tient une grande place dans le PEV, notamment pour les transports, ainsi que le développement des technologies propres et d’infrastructures à faibles émissions de carbone.

Plusieurs trajectoires de transition sont envisageables selon les secteurs. Les filières porteuses sont celles de l’innovation technologique, l’énergie (solaire, biomasse, éolien, marées motrices, biométhanisation et biocarburants), la gestion des matières résiduelles et le recyclage, ainsi que la production agricole durable.

Table ronde
L’économie verte : les tendances de fond, les filières, enjeux et occasions – 15 mars
Animation: Éric Ferland(Groupe Ecosphère)
Panélistes: Renaud Gignac (Institut canadien pour des choix climatiques)
Nicolas Gagnon (Centre québécois de développement durable)
Patrick Goulet (Énergie Solaire Québec)
Anne-Josée Laquerre (Québec Net Positif)

Reprendre, c’est parfois mieux!

« Quand tu reprends une entreprise, tu arrives dans la culture existante. C’est un peu comme si tu arrivais dans la maison d’une autre personne sans nécessairement la connaître. » C’est en ces mots que Dominique Brown, président de Chocolats Favoris, a illustré une des différences fondamentales entre le repreneuriat et l’entrepreneuriat. L’homme d’affaires a admis qu’il a dû relever de nombreux défis lorsqu’il a repris l’entreprise de Québec fondée en 1979. « Changer la culture d’entreprise, à ce jour, c’est la seule chose que je n’ai pas été capable d’accélérer », a-t-il témoigné. Ses conseils pour embarquer dans un train déjà en marche sans trop se casser les dents? Trouver ses repères. Tout d’abord, comprendre les finances et ensuite savoir bien s’entourer.

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« Reprendre une entreprise donne l’impression d’arriver dans une ruche où tout le monde sait quoi faire sauf toi. Ces repères permettent de travailler sur du tangible et d’opérer éventuellement les changements et la croissance voulus. »

Plus de 15 000 dirigeants souhaitent transférer leur entreprise selon l’Enquête canadienne sur la situation des entreprises, réalisée au début de l’automne pandémique par Statistique Canada, a souligné Vincent Lecorne, PDG. Une accélération sans précédent est d’ailleurs observée depuis quelques semaines au centre. Avec le vieillissement de la population, c’est 50 000 entreprises qui risquent de disparaître ces prochaines années si on ne s’intéresse pas davantage au repreneuriat, avertit-il.

Selon Jessica Grenier, présidente de l’agence Oria, une éducation repreneuriale formalisée fait toujours défaut au Québec. « Il faut répliquer la recette des années 2000 pour mobiliser le Québec vers une culture entrepreneuriale. Mettons maintenant l’accent sur le repreneuriat comme possibilité d’entreprendre. Il faut en parler, ouvrir le champ des possibles et montrer des modèles différents.»

« Car partir en affaires, c’est bien! Reprendre en entreprise, c’est parfois mieux! » de conclure M. Lecorne.

Ressources: CTEQ

Livre: Génération repreneurs (2020)

EE-MAX
Transfert et repreneuriat: quelle est la suite?
– 17 mars
Animation: Charles-André Morel, CTEQ
Invité: Dominique Brown, Chocolats Favoris
Panélistes: Jessica Grenier (Agence ORIA)
Vincent Lecorne (Centre de transfert d’entreprise du Québec)
Richard Quinn (Mouvement Desjardins)

Porter un rêve: de solo à plusieurs

Comment passe-t-on du solopreneuriat à l’entrepreneuriat? Cette question, fondamentale, a été abordée lors d’un panel animé par Sophie Dudot de Futurpreneur. Le solopreneuriat n’est pas un entrepreneur de seconde zone, mais bien une étape à travers laquelle la plupart des entrepreneurs passe, ont voulu rappeler d’emblée les invités.

Les meilleurs outils selon les invités? Bien comprendre sa raison d’être (avec le Golden Circle de Simon Senek, par exemple). Avoir recours à un mentor ou un coach pour se développer personnellement et s’aider à cheminer. Réseauter et mettre à contribution les pairs (gens du milieu, clients, écosystème, etc.) Et en troisième lieu, les finances, qui constituent le nerf de la guerre.

Au départ, il y a toujours une personne un peu idéaliste qui croit en son rêve, a rappelé avec beaucoup d’humour Marilyne Marti des Talents M. Et à un certain moment, le projet devient plus grand que soi et se transforme un mouvement.  « Le premier fan, il faut bien s’en occuper, a-t-elle insisté. Il peut s’agir du premier client ou du premier employé, mais c’est lui qui va voir en nous ce leader inspirant et cet entrepreneur. »

Il faut planifier l’embauche éventuelle de personnel, a pour sa part recommandé Kimberly Guillaume-Kacou de MTL Market dont les robes ont été portées par des célébrités. «N’attendez pas comme moi d’avoir trop de clients et ne plus savoir répondre à la demande. Prévoyez le moment où vous aurez besoin d’engager des collaborateurs ou des employés, quitte à les prendre à temps partiel dans un premier temps. »

Ressource: futurpreneur.ca/fr/get-started/side-hustle/

Table-ronde
Du solopreneuriat (ou travail autonome) à l’entrepreneuriat ou comment créer encore plus d’impact au service de sa vision personnelle?  – 19 mars
Animation: Sophie Dudot (Futurpreneur)
Panélistes: Laura Ducharme (Maïkana)
Pierre-Luc Thivierge (Collab Machine)
Maryline Marti (Les talents M)
Kimberly Guillaume-Kacou (MTL Market)

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