Il y a de ces entrepreneurs en démarrage qui ont su pivoter pendant la pandémie, ouvrant devant eux un monde de possibilités pour le futur. C’est le cas de Myriam Corbeil et Solène April, les cofondatrices de l’Hôtel UNIQ, qui partent à la conquête de quatre régions du Québec avec, dans leurs bagages, des villages éphémères.
C’est lors d’une compétition académique que le destin a fait de Myriam Corbeil et de Solène April, alors étudiantes en gestion du tourisme et de l’hôtellerie à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM, des coéquipières inséparables.
« Nous avons toutes deux travaillé dans l’hôtellerie de luxe, puis nous avons eu envie de démarrer un projet au Québec, raconte Myriam Corbeil. Nos recherches sur les innovations hôtelières et touristiques ont révélé une tendance croissante pour tout ce qui est éphémère. On n’a qu’à penser aux magasins “pop up” ou aux restaurants ouverts pendant une période limitée. On s’est dit: pourquoi ne pas créer un hôtel éphémère? »
Pivoter en pleine pandémie
Elles ciblent d’abord les régions où l’afflux de touristes monte en flèche en lien avec l’événementiel afin de combler un manque d’hébergement et elles développent un concept d’expérience écotouristique insolite et éphémère à mi-chemin entre le camping et l’hôtellerie classique. Lors de la création de l’entreprise en 2019, elles organisent donc leur tournée autour de 10 festivals comme le Festif! de Baie-Saint-Paul. La pandémie aura évidemment raison de ce modèle d’affaires puisque tous ces événements ont été annulés.

Elles s’accordent alors une semaine de réflexion et développent le concept de village UNIQ en nature qui installera et déménagera ses pénates dans quatre destinations touristiques de choix cet été. Aux 30 unités prévues, elles installeront 10 unités par village afin de respecter les mesures sanitaires.
Toujours en se basant sur les statistiques de taux d’occupation en tourisme, elles se dirigeront donc cet été vers le parc régional des Grandes-rivières du lac Saint-Jean (24 juillet-11 août), le parc régional du Lac Taureau (14 août-3 septembre), les Jardins de Métis (9 au 20 septembre) puis la Baie de Beauport (22 septembre au 12 octobre).

Service d’hôtellerie en plein air
« Jusqu’à maintenant, la réponse est très positive, affirme Myriam Corbeil. Il y a même une personne qui a choisi de nous suivre dans les quatre destinations afin de prendre le temps de découvrir ces coins du Québec à travers un concept qui l’interpelle. Notre objectif est justement de faire découvrir ces régions à nos clients. On s’allie avec des partenaires locaux pour offrir des dégustations de produits du terroir et des passeports d’activités à prix réduit. »
Les deux partenaires d’affaires feront partie de l’aventure à 100%.« Nous recevons les clients à l’accueil comme dans un lobby d’hôtel et nous les dirigeons vers leur unité. Avant leur arrivée, nous leur faisons parvenir une infolettre sur la région. Nous nous associons avec des chefs de la région pour offrir le service de boîtes à lunch et nous organisons des piques-niques sur la plage ou en forêt. Nous sommes là pour rendre leur expérience la plus agréable possible. »
L’effet « village » sera notamment créé avec la tente commune où les clients pourront cuisiner, jouer à des jeux ou se détendre dans les hamacs et poufs prévus à cet effet. Le soir, le village s’animera au son des instruments de musique et à la lueur du feu de joie.
Une voie d’accélération
Si le concept de village nature était déjà dans les cartons pour les deux entrepreneures, il avait été remis à plus tard au profit des festivals qui permettait un développement plus rapide. Or, la pandémie de la COVID-19 les a obligées à développer la phase 2 avant la phase 1 de leur projet. « L’été prochain, on espère que les festivals reprendront et que nous pourrons garder les deux concepts: village nature et village festif! », conclut Myriam Corbeil.
